Coup de coeur !
1914, quand la guerre éclate Augustin Trébuchon, berger en Lozère, s’engage.
Quatre ans plus tard, quelques minutes avant l’armistice, alors que tout se fige dans l’attente de la sonnerie de fin de combat, on lui confie un dernier message. « La soupe sera servie à 11h30 » Pour assouvir l’orgueil d’un chef qui tient là sa victoire, Augustin meurt le 11 novembre 1918, dans une extrême solitude. Pour effacer la honte de cet ordre absurde, la date du décès sera avancée, Entre fiction et réalité Alexandre Duyck mène un combat contre cet ultime mépris : anticiper la mort c’est voler quelques heures d’une vie, un dernier souffle, quand l’espérance est encore possible.
Écrit à la première personne , ce roman nous plonge dans le quotidien du soldat , on est dans la tête, le corps, les pensées de cet homme courageux qui a travaillé toute sa vie sans jamais se plaindre ni remettre en cause les ordres qu’on lui donne.
Après le fracas des tueries de masse et la perte des repères qui rythmaient sa vie d’autrefois, il faut le calme et le silence pour penser, alors, il se souvient : les années d’enfer et sa jeunesse dans ses montagnes, son île ! Le départ pour un retour en héros, reconnu et aimé, enfin ! l’hypocrisie de ceux qui sont resté, la condescendance des intellectuels face aux paysans, le mépris social. L’amour et la haine. Tout s’entrechoque à grande vitesse.
« La guerre apprend à tout perdre et à devenir ce qu’on n’était pas » A. Camus
