C’est un cri, un cri de douleur porté par l’auteur toute sa vie et lâché, raconté, maintenant que tout est fini.
Marie née en 1955 dans une famille modeste de Brest. Une mère vieillissante qui porte tout, y compris les blessures du sort, la grand-mère, le père qui se tait et avec qui elle ne parlera jamais et LA sœur. Elle ne dira jamais MA sœur. Celle-ci a 19 ans lorsque Marie nait. Elle est atteinte d’une maladie qui n’est pas déterminée, un retard mental que la mère tente d’expliquer en minimisant, du aux bombardements pendant la guerre, à une négligence médicale à la naissance ?
Marie et La sœur sont fusionnelles et auront le même âge mental pendant les premières années de la vie de Marie. Puis la sœur va devenir violente et étrange et devra être « placée » dans toutes sortes d’établissements que l’auteur nous décrit sans complaisance, dans toute leur violence et leur cruauté, que ce soit chez les bonnes sœurs ou en psychiatrie. Le récit est violent et très réaliste.
Elle connaître tous les internements au long de plus de 50 ans de sa vie.
La grand-mère mourra, puis le père s’éteindra, quant à la mère, cerise sur le gâteau, elle va devenir sénile et devra aussi être « placée ». Elle vivra jusqu’à près de 100 ans et Marie s’en occupera, lui rendant visite alternativement, à elle et à La sœur… qui vivra jusqu’à plus de 70 ans !
Son calvaire terminé, Marie lâche les vannes retenues si longtemps et à la fin du livre émet une hypothèse sur sa naissance que l’on entrevoit dès le départ. Elle fait aussi un lien avec ses propres fêlures.
C’est un récit cruel et violent très bien écrit sans concession.
