Eve : Un témoignage bouleversant sur la Shoah, qui nous interroge sur la mort et le bonheur.
Lorsque Geneviève Brisac emménage dans un nouvel appartement elle fait la connaissance de Jenni Plocki sa voisine qui va lui faire le récit de sa vie, une vie d'anonyme dont les parents furent déportés à Auschwitz, comme Charlotte Delbo, qu'elle rencontra après la guerre.
Comme des millions d'autres, ses parents ont commis le crime d'être nés Polonais, athées et Juifs. Elle déroule le fil d'une enfance heureuse entourée de parents érudits, aimants et libres d'esprit. Sans pathos elle raconte comment, parce que née sur le sol Français, elle a échappé de justesse à la mort, contrairement à ses parents. Elle dit l'atroce inventivité et la terrifiante ingéniosité du système d'extermination Nazi, huilé comme une implacable mécanique à broyer de l'être humain. Elle dénonce la médiocrité et le suivisme du gouvernement de Vichy. Mais ce qui s'exprime dans ce récit, ce n'est pas tant la douleur de la perte que l'instinct de survie, l'espoir et le bonheur nécessaire comme une réponse post-mortem qu'elle donne à ses parents parce qu'ils lui ont écrit avant de mourir : "Vivez et espérez...
Nicole : Ce livre est passionnant rien que pour le message qu’il transmet tout son long : « Vivez et espérez ». C’est l’histoire d’une femme juive polonaise, Jenny, née en 1925, racontée par une jeune narratrice qui vient d’emménager dans le même immeuble parisien. Un témoignage parmi tant d’autres sur l’enfer du peuple juif pendant la seconde guerre mondiale mais un témoignage original et particulièrement émouvant. Jenny raconte les événements avec une incroyable simplicité qui est en fait la clé de son espérance et de sa survie. Une citation de Charlotte Delbo, amie de Jenny, résume bien ce que le livre nous dit :"Apprenez à marcher, et à rire, parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie".
