Dans ce monde, la dernière guerre sainte a tout ravagé, l'Ennemi a été vaincu, irrévocablement... c'était en 2084, l'année où tout a commencé... Un nouveau monde a vu le jour, aseptisé par une propagande omniprésente qui maintient le peuple insouciant et peu inventif dans l'ignorance, car « l'igorance est la meilleure alliée des régimes totalitaires ». Au sommet de la pyramide : Abi délégué sur Terre du nouveau Dieu « Yolah », entouré d'une clique de dignitaires de la Juste Fraternité dirigent l'Appareil. Ensemble ils ont réécrit l'Histoire. Comme dans tout Etat totalitaire ils ont leurs sbires : les V : des agents espions télépathes.
En Abistan c'est la volonté divine qui décide de l'ordonnance des choses. L'économie religieuse est la seule autorisée et l'Abilang la langue officielle : une langue pauvre, militaire, inventée en laboratoire conçue pour inculquer rigidité, concision, obéissance et amour de la religion. Elle anihile chez le locuteur volonté et curiosité. Les gens n'aspirent à rien d'autre dans leur vie que d'être candidats au Pélerinage, vers différents lieux saints.
Mais la rumeur court : celle d'une frontière, donnant accès à un Autre monde. Revenant d'un sanatorium, Ati, un Pélerin, sympathise avec Nas un archéologue qui travaille pour le Ministère des Archives et des livres sacrés. Lors de fouilles archéologiques, il aurait mis à jour un village remettant en question les fondements Abistan. Peu à peu s'immisce dans leur esprit l'idée que la religion peut se bâtir sur le contraire de la Vérité. Dorénavant, Ati se sent coupable de crime par la pensée à chaque fois qu'il est inspecté par le Comité de Santé Morale. Obtiendra t-il son certificat ?
Candide en Abistan, Ati, en proie au doute, se met à réfléchir, à penser par lui-même. Un esprit de révolte s'immisce en lui. Il devient un électron libre, pourchassé par la Machine totalitaire.
Il découvre que les piliers fondamentaux du système politique reposent sur 3 principes : « la mort c'est la vie », « le mensonge c'est la vérité », « la logique c'est l'absurde ».
