Eté 1976. Après avoir construit un abri anti-atomique dans la cave familiale, James jeune père adepte de théories survivalistes, terrorisé par la fin du monde, profite d'une absence prolongée de sa femme pianiste partie en tournée en Allemagne, pour embarquer sa fille Peggy, 8 ans vers des vacances en terre inconnue, pour un voyage sans retour.
Loin de la maison de pain d'épices tant rêvée le bout du chemin n'est rien d'autre qu'une masure sale et délabrée perdue dans une clairière au milieu des bois, loin de toute civilisation. Lorsqu'il apprend à sa fille qu'il surnomme Punzel que la fin du monde a eu lieu, que Ute sa mère est morte et qu'ils sont les seuls survivants, l'horizon de Punzel se referme sur elle. Punzel devient alors prisonnière, persuadée que le Grand-Trépas se trouve au-delà de la ligne de crètes qui leur sert d'horizon. Ses jeoliers : un père obsessionnel et despotique à la folie grandissante et une nature aussi hostile que grandiose.
L'exil forcé de la fillette va durer 9 ans, au cours duquel la survie s'organise entre les corvées quotidiennes de bois, de chasse, de pêche. Pourtant dans cette vie de dénuement complet, il y a aussi des moments heureux et inoubliables, comme la musique qu'ils réinventent chaque soir à partir d'une partition de Litz « la Campanella » emportée dans leur baluchon. Et puis il y a Reuben, un homme mystérieux que Punzel est seule à avoir aperçu mais qui lui redonne espoir.
Un roman initiatique bouleversant et inoubliable, où Punzel se construit face à la folie de son père. Un huis clos où nous sommes les spectateurs impuissants d'une tragédie programmée, qui rappelle l'atmosphère étouffante de Sukkwan Island. Une écriture sensuelle pour décrire une nature et une musique d'une beauté à couper le souffle.
